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Lutte préventive contre les plantes aquatiques exotiques envahissantes à Nominingue

Mise en contexte

Soucieuse de préserver la santé de ses plans d’eau, la municipalité de Nominingue agit en amont pour prévenir la propagation de plantes aquatiques exotiques envahissantes (PAEE), comme le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum). Ces espèces peuvent avoir des impacts écologiques et économiques majeurs si elles ne sont pas rapidement détectées.

Afin de se doter d’un outil d’intervention structuré et localement adapté, la municipalité collabore avec l’Organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBV RPNS) pour élaborer un plan d’intervention et mettre en place un réseau citoyen de surveillance.

Qu'est-ce qu'une plante exotique envahissante (PEE)?

Une plante exotique est une plante qui a été introduite volontairement ou accidentellement par les humains sur un territoire à l’extérieur de son aire de répartition naturelle, contrairement à une espèce indigène qui elle s’y est établie naturellement sans intervention humaine.

Une plante est considérée envahissante si elle se répand rapidement dans un milieu en raison d’une croissance rapide et si elle produit des populations denses. C’est en raison de ces caractéristiques qu’elle devient rapidement l’espèce végétale dominante au détriment des autres espèces, ce qui réduit la disponibilité des habitats pour la flore et la faune locale.

C’est également pourquoi l'envahissement par les espèces exotiques est reconnu comme l’une des principales causes de l'effritement de la biodiversité dans le monde, car ces espèces causent des dommages parfois irréversibles aux écosystèmes et peuvent même mener à l’extinction d’espèces.

Myriophylle à épis

 

Le myriophylle à épis est une plante aquatique qui croît sous l'eau. Ses feuilles plumeuses se divisent en plus de 12 segments, contrairement aux espèces locales qui en possèdent moins de 11. Cette plante est souvent trouvée dans des profondeurs allant de 1 à 3 mètres (~3-10 pieds) dans divers plans d'eau comme les lacs, rivières et étangs, mais peut également atteindre jusqu'à 10 mètres (~33 pieds). Elle s'adapte tant aux eaux acides qu'aux eaux alcalines et produit des petites fleurs rougeâtres en juillet et août, sur des tiges rouges entremêlées.

En formant des tapis denses, le myriophylle à épis évince les plantes indigènes, diminuant ainsi la diversité biologique et consommant l'oxygène nécessaire à d'autres espèces aquatiques lors de sa décomposition. Il représente également un risque pour les moteurs de bateaux, perturbe les activités de pêche et de baignade, et favorise les habitats de moustiques.

La prolifération du myriophylle à épis se fait principalement par la fragmentation de ses parties et par le rejet accidentel de végétaux ou d'animaux d'aquarium. Pour limiter sa dispersion, il est recommandé d'éviter de naviguer dans les zones affectées, de bien nettoyer les équipements récréatifs et de ne pas déverser ou composter les plantes d'aquarium non désirées.

Objectifs du projet

Face aux risques posés par l’introduction de plantes aquatiques exotiques envahissantes dans ses lacs, la municipalité de Nominingue souhaite se doter d’outils concrets pour intervenir rapidement en cas de détection. Le projet vise ainsi à structurer une réponse locale efficace, tout en mobilisant la population autour d’une démarche de prévention et de détection précoce.
Grâce à l’expertise de l’OBV RPNS, un plan d’intervention sera élaboré et un réseau de sentinelles bénévoles sera formé pour surveiller activement les milieux aquatiques du territoire.

Préparer un plan d’intervention en cas de détection d’une plante envahissante dans un lac.

Former des citoyen·ne·s sentinelles pour repérer rapidement les plantes envahissantes.

Sensibiliser et outiller la communauté pour protéger les plans d'eau de Nominingue.

Phases de réalisation du projet

Pour atteindre ses objectifs, le projet se déploiera en plusieurs étapes clés, allant de la préparation d’outils d’intervention à l’implication active des citoyen·ne·s. Chaque phase vise à renforcer la capacité de la communauté de Nominingue à détecter rapidement les plantes envahissantes et à intervenir efficacement pour limiter leur propagation.
Ces actions complémentaires permettront de mieux protéger les lacs du territoire et de mobiliser les acteurs locaux autour d’une démarche concrète de prévention.

1. Formation des bénévoles sentinelles

Création et diffusion d’une formation pratique à l’intention des citoyen·ne·s bénévoles. Ces sentinelles seront outillées pour reconnaître les principales plantes aquatiques exotiques envahissantes et savoir comment les signaler adéquatement.

2. Préparation du plan d’intervention

Réalisation d’une revue de littérature et collecte d’information pour établir un protocole adapté aux réalités locales. Le plan précisera les étapes à suivre en cas de détection d’une plante envahissante dans un plan d’eau de Nominingue.

3. Sensibilisation et mobilisation du milieu

Organisation d’activités de sensibilisation pour informer la population, outiller les associations de lacs, et encourager la participation citoyenne à la surveillance des milieux aquatiques. Cette phase vise à créer un réseau actif et durable autour de la protection des lacs.

Références

Gagné, V. (2021). Planification d'une stratégie de lutte contre le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) (Doctoral dissertation, Université Laval).

Lavoie, C. (2019). 50 plantes envahissantes: protéger la nature et l'agriculture. Les publications du Québec.

 

 

Chargé de projets

Financement

Ce projet est rendu possible grâce au financement de la municipalité de Nominingue, qui démontre ainsi son engagement concret dans la protection de ses lacs et la prévention de la propagation des plantes aquatiques exotiques envahissantes.