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Myriophylle à épis

Mise en contexte

Préoccupée par la préservation de la santé écologique des lacs de sa région et par les potentielles répercussions de l'introduction de plantes aquatiques exotiques envahissantes, la Ville de Mont-Tremblant a initié, dès 2012, un programme rigoureux de surveillance des herbiers aquatiques présents dans les lacs de son territoire. Ce programme prévoit l'inspection annuelle d'environ cinq lacs, sélectionnés parmi un total de 17 plans d'eau.

Cette démarche méthodique d'échantillonnage favorise la détection précoce de spécimens tels que le myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) ainsi que le suivi de leur propagation dans les lacs déjà affectés. En outre, la présence de myriophylle à épis dans certains plans d'eau constitue une préoccupation significative pour les riverains, notamment ceux des lacs encore épargnés, qui redoutent l'introduction et la propagation de cette plante invasive.

Qu'est-ce qu'une plante exotique envahissante (PEE)?

Une plante exotique est une plante qui a été introduite volontairement ou accidentellement par les humains sur un territoire à l’extérieur de son aire de répartition naturelle, contrairement à une espèce indigène qui elle s’y est établie naturellement sans intervention humaine.

Une plante est considérée envahissante si elle se répand rapidement dans un milieu en raison d’une croissance rapide et si elle produit des populations denses. C’est en raison de ces caractéristiques qu’elle devient rapidement l’espèce végétale dominante au détriment des autres espèces, ce qui réduit la disponibilité des habitats pour la flore et la faune locale.

C’est également pourquoi l'envahissement par les espèces exotiques est reconnu comme l’une des principales causes de l'effritement de la biodiversité dans le monde, car ces espèces causent des dommages parfois irréversibles aux écosystèmes et peuvent même mener à l’extinction d’espèces.

Myriophylle à épis

 

Le myriophylle à épis est une plante aquatique qui croît sous l'eau. Ses feuilles plumeuses se divisent en plus de 12 segments, contrairement aux espèces locales qui en possèdent moins de 11. Cette plante est souvent trouvée dans des profondeurs allant de 1 à 3 mètres (~3-10 pieds) dans divers plans d'eau comme les lacs, rivières et étangs, mais peut également atteindre jusqu'à 10 mètres (~33 pieds). Elle s'adapte tant aux eaux acides qu'aux eaux alcalines et produit des petites fleurs rougeâtres en juillet et août, sur des tiges rouges entremêlées.

En formant des tapis denses, le myriophylle à épis évince les plantes indigènes, diminuant ainsi la diversité biologique et consommant l'oxygène nécessaire à d'autres espèces aquatiques lors de sa décomposition. Il représente également un risque pour les moteurs de bateaux, perturbe les activités de pêche et de baignade, et favorise les habitats de moustiques.

La prolifération du myriophylle à épis se fait principalement par la fragmentation de ses parties et par le rejet accidentel de végétaux ou d'animaux d'aquarium. Pour limiter sa dispersion, il est recommandé d'éviter de naviguer dans les zones affectées, de bien nettoyer les équipements récréatifs et de ne pas déverser ou composter les plantes d'aquarium non désirées.

Objectifs du projet

En 2023, la Ville de Mont-Tremblant a sollicité l’Organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBV RPNS) afin d'évaluer les problématiques de l'envahissement du myriophylle à épis et développer une campagne de sensibilisation sur la plante pour encourager la prévention et l'action.

Offrir des formations à un réseau structuré de sentinelles bénévoles parmi les résidents riverains de la ville de Mont-Tremblant.

Élaborer un plan de prévention et d’intervention en cas d’introduction du myriophylle à épis.

Réaliser une étude de vulnérabilités des lacs de Mont-Tremblant face à l’introduction et la propagation du myriophylle à épis.

Phases de réalisation du projet

Pour réaliser les objectifs fixés par la Ville de Mont-Tremblant en collaboration avec l’Organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBV RPNS) en 2023, le projet est structuré en quatre phases principales. Chaque phase sera accompagnée d'une évaluation des résultats afin d'ajuster les stratégies en fonction des retours et des succès obtenus lors des étapes précédentes.

1. Formation des sentinelles bénévoles

Débuter par la formation d’un réseau de sentinelles bénévoles parmi les résidents riverains. Cette phase inclue des sessions de formation théorique et pratique sur l’identification du myriophylle à épis, les méthodes de surveillance et les premières mesures à prendre en cas de détection.

2. Élaboration d’un plan d’intervention

Développer un plan d’intervention détaillé qui sera mis en œuvre en cas de détection du myriophylle à épis dans les lacs de la région. Ce plan comprendrait les étapes de notification des autorités compétentes et les protocoles de suivi.

3. Analyse de vulnérabilité des lacs

Réaliser une évaluation approfondie de la vulnérabilité des lacs à l’introduction et à la propagation du myriophylle à épis. Cela impliquerait l'analyse de données sur les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des lacs, ainsi que les activités humaines susceptibles de favoriser la propagation de la plante.

4. Campagne de sensibilisation

Concevoir et déployer une campagne de sensibilisation ciblée pour informer le public sur le myriophylle à épis et promouvoir les comportements préventifs. Cette campagne inclue une revue de littérature approfondie sur la plante, des brochures informatives, ainsi que des communications dans les médias locaux.

Références

Gagné, V. (2021). Planification d'une stratégie de lutte contre le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) (Doctoral dissertation, Université Laval).

Lavoie, C. (2019). 50 plantes envahissantes: protéger la nature et l'agriculture. Les publications du Québec.

 

 

Chargé de projets

Financement

La Ville de Mont-Tremblant a sollicité l’Organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBV RPNS) afin d’offrir des formations à un réseau structuré de sentinelles bénévoles parmi les résidents riverains. En parallèle, la Ville de Mont-Tremblant mandate l’OBV RPNS pour élaborer un plan d’intervention en cas d’introduction du myriophylle à épis et pour réaliser une étude de vulnérabilité des lacs face à la propagation du myriophylle à épis.