Châtaigne d'eau
Mise en contexte
Le projet Châtaigne d’eau a vu le jour en février 2024 afin de participer à une campagne de détection de la châtaigne d’eau (Trapa natans L.) le long de la rivière des Outaouais dans le territoire couvert par l’Organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBV RPNS) entre Plaisance et Grenville. La châtaigne d’eau, espèce aquatique flottante et envahissante, est une plante herbacée annuelle originaire d’Eurasie. Comme nombre d’espèces exotiques envahissantes, sa prolifération est très rapide, ce qui entraîne des problématiques en lien avec la biodiversité. Il convient donc de limiter sa présence dans les plans d’eau du Québec.
Qu'est-ce qu'une plante exotique envahissante (PEE)?
Une plante exotique est une plante qui a été introduite volontairement ou accidentellement par les humains sur un territoire à l’extérieur de son aire de répartition naturelle, contrairement à une espèce indigène qui elle s’y est établie naturellement sans intervention humaine.
Une plante est considérée envahissante si elle se répand rapidement dans un milieu en raison d’une croissance rapide et si elle produit des populations denses. C’est en raison de ces caractéristiques qu’elle devient rapidement l’espèce végétale dominante au détriment des autres espèces, ce qui réduit la disponibilité des habitats pour la flore et la faune locale.
C’est également pourquoi l'envahissement par les espèces exotiques est reconnu comme l’une des principales causes de l'effritement de la biodiversité dans le monde, car ces espèces causent des dommages parfois irréversibles aux écosystèmes et peuvent même mener à l’extinction d’espèces.
Châtaigne d'eau
Ce genre ne connaît qu'une seule espèce au Canada et son identification n'est pas difficile en raison de ses feuilles flottantes typiques en forme de losange. Elle pousse en grande quantité dans les eaux douces riches en nutriments, soit dans les lacs, les milieux humides, ainsi que dans les baies calmes des rivières.
On la retrouve dans l’est du Canada, en Ontario et au Québec dans des endroits très localisés. La châtaigne d’eau se reproduit uniquement de manière sexuée. La floraison peut se faire de la fin juin à septembre et sa fleur blanche ne produit qu’une seule noix. Une fois libérées, les noix coulent au fond de l'eau afin de germer au printemps suivant.
En raison de sa prolificité, l'envahissement par la châtaigne d'eau nuit à l'écosystème impacté. Par exemple, sa présence peut avoir des impacts sur les plantes submergées et flottantes, comme les nénuphars. Au niveau des impacts de nature anthropique, la navigation de plaisance dans des tapis de châtaigne demeure ardue.
La lutte contre la châtaigne a été amorcée dans plusieurs régions du globe, notamment par l’arrachage manuel effectué par de nombreux bénévoles. À noter que les travaux d’arrachage doivent être réalisés avant que les noix soient relâchées (avant la mi-août) et qu’il existe plusieurs bons exemples d’arrachage au Québec qui ont freiné l’invasion, comme par exemple au parc national de Plaisance (rivières des Outaouais) où l’intervention fut rapide et efficace.
Objectifs du projet
Le projet Châtaigne d’eau soutient les acteurs qui ont exprimé le besoin d’un suivi relatif aux espèces exotiques envahissantes dans la zone de gestion intégrée de l’eau de l’OBV RPNS. Pour y parvenir, le projet de détection de la châtaigne d’eau vise à :
Acquérir des connaissances sur l’étendue de l’envahissement de la plante le long de la rivière des Outaouais, entre la pointe de la Grande presqu’île de Plaisance et la municipalité de Grenville afin de diffuser l‘information en publiant des cartes interactives en ligne (si détectée).
Évaluer les problématiques de l’envahissement de la châtaigne d’eau en lien avec la biodiversité dans la rivière des Outaouais.
Développer une campagne de communication et de sensibilisation sur l’impact de la châtaigne d’eau sur la biodiversité et les mesures à prendre pour encourager l'action.
Phases de réalisation du projet
1. Acquisition de connaissances
Phase d'inventaire en kayak le long des rives de la rivière des Outaouais entre la pointe de la Grande-presqu'île de Plaisance et la municipalité de Grenville au courant de l'été 2024.
2. Cartographie
Création d'une cartographie interactive sur la localisation de la plante disponible en ligne (si détectée).
3. Impacts écologiques
Survol des impacts de la présence et de l'envahissement de la plante dans le milieu et caractérisation détaillée des rives et des îlots de Châtaigne d'eau (si détectés).
4. Sensibilisation et soutien à l'action
Campagne de communication et d'éducation sur la plante auprès des acteurs et établissement de plans de prévention.
Références
Lavoie, C. (2019). 50 plantes envahissantes: protéger la nature et l'agriculture. Les publications du Québec.
Simard, A., Dumas, B., & Bilodeau, P. (2009). Avancement du programme d’éradication de la châtaigne d’eau (Trapa natans L.) au Québec. Le Naturaliste canadien, 133(2), 8-14.