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Campagne d’arrachage – Châtaigne d’eau

Mise en contexte

Depuis 2024, l’Organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBV RPNS) mène un projet de détection et de sensibilisation sur la châtaigne d’eau dans le secteur de Plaisance à Grenville. Grâce au soutien de la Fondation de la faune du Québec, l’OBV RPNS déploie une nouvelle phase d’intervention en 2025, ciblant l’arrachage manuel dans une zone critique située en amont de la baie de Carillon.

Ce projet vise à restaurer les habitats touchés, prévenir la propagation future de la plante et mobiliser les communautés locales par des campagnes de sensibilisation, des ateliers pratiques et des actions citoyennes. Une carte, un guide de bonnes pratiques et un rapport de suivi figureront parmi les outils produits pour assurer la pérennité des résultats.

En agissant dès maintenant, nous protégeons la biodiversité de la rivière des Outaouais et assurons la résilience de ses écosystèmes face aux défis des espèces exotiques envahissantes.

Qu'est-ce qu'une plante exotique envahissante (PEE)?

Une plante exotique est une plante qui a été introduite volontairement ou accidentellement par les humains sur un territoire à l’extérieur de son aire de répartition naturelle, contrairement à une espèce indigène qui elle s’y est établie naturellement sans intervention humaine.

Une plante est considérée envahissante si elle se répand rapidement dans un milieu en raison d’une croissance rapide et si elle produit des populations denses. C’est en raison de ces caractéristiques qu’elle devient rapidement l’espèce végétale dominante au détriment des autres espèces, ce qui réduit la disponibilité des habitats pour la flore et la faune locale.

C’est également pourquoi l'envahissement par les espèces exotiques est reconnu comme l’une des principales causes de l'effritement de la biodiversité dans le monde, car ces espèces causent des dommages parfois irréversibles aux écosystèmes et peuvent même mener à l’extinction d’espèces.

Châtaigne d'eau

 

Ce genre ne connaît qu'une seule espèce au Canada et son identification n'est pas difficile en raison de ses feuilles flottantes typiques en forme de losange. Elle pousse en grande quantité dans les eaux douces riches en nutriments, soit dans les lacs, les milieux humides, ainsi que dans les baies calmes des rivières.

On la retrouve dans l’est du Canada, en Ontario et au Québec dans des endroits très localisés. La châtaigne d’eau se reproduit uniquement de manière sexuée. La floraison peut se faire de la fin juin à septembre et sa fleur blanche ne produit qu’une seule noix. Une fois libérées, les noix coulent au fond de l'eau afin de germer au printemps suivant.

En raison de sa prolificité, l'envahissement par la châtaigne d'eau nuit à l'écosystème impacté. Par exemple, sa présence peut avoir des impacts sur les plantes submergées et flottantes, comme les nénuphars. Au niveau des impacts de nature anthropique, la navigation de plaisance dans des tapis de châtaigne demeure ardue.

La lutte contre la châtaigne a été amorcée dans plusieurs régions du globe, notamment par l’arrachage manuel effectué par de nombreux bénévoles. À noter que les travaux d’arrachage doivent être réalisés avant que les noix soient relâchées (avant la mi-août) et qu’il existe plusieurs bons exemples d’arrachage au Québec qui ont freiné l’invasion, comme par exemple au parc national de Plaisance (rivières des Outaouais) où l’intervention fut rapide et efficace.

Objectifs du projet

Face à la menace croissante que représente la châtaigne d’eau dans la rivière des Outaouais, l’OBV RPNS déploie une initiative concrète visant à freiner sa propagation et à restaurer les écosystèmes aquatiques touchés. Ce projet s’inscrit dans une démarche de conservation durable, en misant sur des actions de terrain ciblées, la mobilisation citoyenne et la transmission des connaissances.

Voici les trois objectifs qui guident cette intervention :

Protéger la biodiversité
Réduire l’impact de la châtaigne d’eau sur les espèces et les habitats aquatiques.

Mobiliser la communauté
Sensibiliser et impliquer les citoyens dans la lutte contre cette espèce envahissante.

Restaurer les écosystèmes
Réhabiliter les milieux touchés pour favoriser le retour des espèces indigènes.

Phases de réalisation du projet

Pour atteindre ses objectifs, le projet s’appuie sur une série d’actions planifiées et complémentaires, allant de la détection des colonies de châtaigne d’eau jusqu’au suivi post-intervention. Chaque étape est pensée pour assurer une gestion efficace et durable de cette espèce envahissante dans la rivière des Outaouais.

1. Réduire les colonies de châtaigne d’eau

Mener des opérations d’arrachage manuel ciblé pour diminuer la densité de cette plante exotique envahissante dans les secteurs critiques de la rivière des Outaouais.

2. Sensibiliser et mobiliser la communauté

Outiller les citoyens, riverains et partenaires à reconnaître et prévenir la propagation de cette espèce, notamment par des ateliers, une carte interactive, un guide de bonnes pratiques et la participation à des actions de terrain.

3. Restaurer les habitats aquatiques

Favoriser le retour des espèces indigènes végétales et fauniques en améliorant la qualité des milieux aquatiques et en rétablissant les fonctions écologiques altérées par la présence de la châtaigne d’eau.

Références

Lavoie, C. (2019). 50 plantes envahissantes: protéger la nature et l'agriculture. Les publications du Québec.

Simard, A., Dumas, B., & Bilodeau, P. (2009). Avancement du programme d’éradication de la châtaigne d’eau (Trapa natans L.) au Québec. Le Naturaliste canadien, 133(2), 8-14.

Chargé de projets

Partenaires financiers

Ce nouveau projet est lancé grâce au soutien financier de la Fondation de la faune du Québec, et de son partenaire financier le ministère de l’Environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs ainsi qu’avec l’appui et la participation de la Table de concertation de la rivière des Outaouais (TCO) et d’Abrinord. Leur appui permet de renforcer nos actions pour la protection des milieux aquatiques et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, en misant sur l’implication citoyenne, la sensibilisation et des interventions concrètes sur le terrain.