Risques de dispersion des carpes asiatiques dans les tributaires du fleuve Saint-Laurent
Mise en contexte
En 2016, la présence de carpe de roseau (l'une des quatre espèces de carpes asiatiques) a été confirmée dans le fleuve Saint-Laurent par la capture d'une femelle mature près de la municipalité de Contrecoeur ainsi qu'une trentaine de détections positives d'ADN environnemental. Les conséquences de l'arrivée de ce poisson originaire d'Asie dans les rivières du Québec pourraient être graves, autant sur les communautés aquatiques et la biodiversité que sur les activités socio-économiques (pêche, activités récréatives, etc.).
Afin de protéger le fleuve Saint-Laurent et les eaux intérieures de l'arrivée de la carpe asiatique ou d'y limiter leur dispersion, le gouvernement provincial a lancé en 2016 le Programme québécois de lutte contre les carpes asiatiques. Le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), promoteur du projet, a débuté la démarche par une évaluation du potentiel de franchissement des premiers obstacles par les carpes asiatiques entre le fleuve et ses tributaires. Un total de 231 obstacles ont été identifiés sur 166 rivières différentes, dont 69 tributaires primaires du fleuve Saint-Laurent. Pour plus de 40% de ces obstacles, il n'était pas possible de déterminer le potentiel de franchissement sans une caractérisation de l'obstacle sur le terrain. C'est dans ce contexte que le MFFP a fait appel aux organismes de bassins versants du Québec afin de récolter des données physiques (type d'obstacle, profondeur d'eau, vélocité de l'eau, débit, largeur des voies de franchissement, pente, etc.) sur chacun de ces obstacles en période de crues (printemps) et d'étiage (été).
En 2018, ce sont quatre différents obstacles qui seront caractérisés par l'équipe de l'OBV RPNS. Sur la rivière de la Petite Nation, il s'agit des chutes de Plaisance (près de l'embouchure) et des chutes Marcotte (un peu plus en amont). Sur la rivière Rouge, il s'agit des chutes des Sept soeurs (embouchure), et des rapides de la Table, situés un peu plus en amont.
Les données ont été par la suite analysées par l'équipe du MFFP afin de déterminer si la carpe asiatique pourrait franchir ces obstacles à certains moments de l'année.